Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

C'est quoi la prépa ?

12 janvier 2009

Parcours

Ce message est une réponse au commentaire de Sully, qui s'interroge sur la possibilité d'un parcours hypokhâgne+khâgne+ENS+fac de lettres classiques.

- hypokhâgne + khâgne :

C'est un enchaînement logique. Si on arrive à intégrer une hypokhâgne (ce qui ne pose pas de problème si on gère bien ses voeux), le passage en khâgne se fait quasi systématiquement. Bien sûr, si on veut s'en aller au bout d'un an, personne ne nous retient de force, et si par contre l'année a été particulièrement catastrophique, ou si l'étudiant fait preuve d'un manque total de motivation, les profs peuvent refuser le passage.

- khâgne + ENS :

Le concours d'entrée à l'ENS (aux ENS devrais-je dire, car il y en a deux, une à Lyon, et une à Paris > plus tard, peut-être un article sur leurs différences) est très difficile. En gros, pour 1100 candidats à celle de Paris, il n'y a que 70 places environ.

Difficile, mais pas impossible ! Cependant, la majorité des étudiants qui réussissent ces concours ont "cubé" comme on dit en prépa. C'est à dire qu'ils n'ont pas fait 2 ans, mais 3 ans de prépa, à savoir 2 khâgnes. Il parait même qu'en région parisienne, certains font 3 khâgnes ! (perso, 1 ça m'a largement suffit).

- Fac de lettres/histoire/langues/philo :

Tout d'abord, petite indication : on se retrouve à la fac qu'on ait obtenu le concours ou non. En effet, l'ENS ne délivre pas de diplôme universitaire. Donc, si vous n'avez pas le concours, vous obtenez des équivalences, qui vous permettent d'entrer dans la fac de votre choix directement en 3e année (ça serait con d'avoir fait hypohâgne et khâgne pour se retrouver en 1ere année de fac).

En revanche, si vous avez le concours... vous aller à la fac, mais on vous paie pour ça. Oui, bon ok, je résume grossièrement. Mais c'est  à peu près ça. Vous allez donc à la fac, en étant inscrit en même temps à l'ENS qui, je suppose (je n'y suis pas allée, désolé !), offre des cours, des options, des répétiteurs, des bibliothèques ultra-complètes etc. etc.  L'ENS concerne surtout ceux qui veulent passer l'agrégation = être prof. Si vous entrer à l'ENS, vous vous engagez à être fonctionnaire pendant 10 ans il me semble. Ce qui fait que vous avez un statut spécial d'élève-fonctionnaire, et donc un "salaire".

Sachant que si on ne réussit pas le concours, il est possible d'être "auditeur libre" à l'ENS, de mon point de vue, le seul énorme avantage, ce sont donc les sousous !

Publicité
3 novembre 2008

Les profs de fac

Bien sûr, chaque prépa est différent et chaque fac est différente.

Cependant, en prépa, les profs vous dispensent des cours extrêmement généralistes, et ce dans toutes les matières. De deux choses l'une : soit les profs de prépa sont des puits de science qui connaissent tout sur tout (ça arrive, et c'est super quand ça arrive !) soit ils ont des connaissances générales sur tout mais pas forcément super approfondies.

En fac, ce n'est pas la même chose, chaque prof est spécialiste dans son domaine. Souvent ils ont publié des ouvrages qui sont des références dans leur domaine. Vous n'aurez pas pas exemple 1 cours de littérature mais DES cours de littérature, avec un prof différent pour celle du moyen-âge, du XVI, XVII, XVIIIe siècle etc.

D'autre part, en prépa comme au lycée vous avez (seulement) 1 prof par matière. A la fac vous en aurez minimum 2, c'est à dire 1 pour le CM et 1 pour le TD. Cette année j'ai 4 profs de grec différents (CM de littérature, TD de langue, CM de mythologie et TD facultatif de soutien).

3 novembre 2008

Comparaison prépa/fac

Haha nous y voilà !

Je suis de retour après plusieurs mois sans message, pour la simple et bonne raison que je ne suis plus en prépa. Et oui j'y ai passé 2 ans, maintenant je suis à la fac !

Je ne suis pas vraiment en mesure de comparer hypokhâgne/1ère année de fac puisque j'ai aterri directement en 3ème année (merci les équivalences) mais je peux vous faire part de mes impressions sur la fac.

Tout d'abord, soyons clair, à la fin de l'année dernière, j'avais hâte que cette deuxième année de travail extra intensif s'achève pour pouvoir aller à la fac. Premier avertissement : attention, tout ce qu'on peut entendre sur la fac (c'est super cool, on y va quand on veut, on a rien à faire, on s'y ennuie quand on sort de prépa...) est faux ! Enfin plus ou moins faux. En TD (travaux dirigés), les profs font l'appel, votre présence est obligatoire et vous devez justifier (officiellement !) vos absences. En CM (cours magistral) personne ne vérifie si vous êtes là ou non et personne ne vous demande de comptes.

Niveau boulot, sincèrement il y en a un peu moins mais pour ma part  il y en a quand même beaucoup. Nous sommes seulement 10 étudiants en 3e année de lettres classiques, dont 8 venant de khâgne. L'idée qu'on entend souvent selon laquelle les anciens élèves de prépa seraient meilleurs que les autres en arrivant à la fac est donc à nuancer. D'AUTANT PLUS que c'est de toute façon complètement faux. Un bon èlève est bon quelque soit l'endroit où il étudie, mais il se trouve que les élèves de prépa sont tous de bons élèves...c'est tout. Par ailleurs, la notation est souvent différente selon les profs, et cela peut tout changer. * 

La principale différence avec la prépa est au niveau de l'autonomie : en fac on vous laisse vous débrouiller TOUT SEUL.  Par exemple on peut vous donner une liste de livres à lire, de travaux à préparer individuellement, sans qu'il n'y ait aucun contrôle mis à part les partiels de fin de semestre. Avantage : vous gérez votre travail comme vous voulez. Inconvénient : rien et personne pour vous pousser à travailler, il est facile de toujours remettre certains travaux au lendemain.

Finalement je trouve enrichissant d'avoir pu voir ces deux modes de formation et je pense qu'il faut avoir une certaine maturité pour être à la fac. L'ambiance y est complètement différente, tant au niveau des relations prof-élève que élève-élève. Juste après le lycée, la prépa me paraît avoir été le meilleur choix pour moi, car les profs vous encadrent pas mal et vous donne des pistes pour travailler efficacement. Aujourd'hui je suis très contente d'être à la fac.

*en ce qui concerne la notation je peux vous donner mon exemple personnel : au lycée j'étais une bonne élève, j'ai obtenu mon bac ES avec une mention TB (17, 75). En hypokhâgne, tout allait bien, je me situais à peu près dans les 10 premiers sur 48 élèves, voire dans les 3 premiers en français ou en latin. En khâgne, j'ai changé de lycée et là, catastrophe ! Je me suis retrouvée quasi dernière, j'avais l'impression d'avoir toujours les mêmes notes quelque soit le travail fourni... je me suis vraiment retouvée dans la posture du "mauvais élève", avec une boule au ventre à chaque fois que j'allais en cours de grec. Cette année, à la fac tout va bien à nouveau ! alors que j'ai eu 4, 5 en grec au concours de l'ENS, j'ai eu 18 à ma première version à la fac. Pour l'instant toutes les notes que j'ai eues sont très positives, et ça joue sur la confiance en soi!

18 juin 2008

Bilan de ces deux ans

Aujourd'hui s'est tenu mon conseil de classe. Mon impatience attendra jusqu'à demain pour savoir si j'ai oui ou non obtenu mon équivalence en lettres classiques, pour entrer en 3e année de Licence à la fac... A priori ça devrait aller, les rares exeptions qui n'obtiennent pas leurs équivalences sont généralement ceux qui ont fait preuve de manque d'assiduité. (de manque extrême d'assiduité !). J'ai peur que mon prof de grec n'ait pas jugé mon niveau (d'ex-débutante) assez solide, mais d'un autre côté, en latin (version et thème) je me débrouille pas mal... alea jacta est !

En tout cas, ces quelques dernières semaines, celles située entre l'écrit et l'oral (autrement dit, avant les vacances pour l'immense majorité d'entre nous !) ont été l'occasion pour nous de préparer exposés ou "colles"destinés à être dits devant la classe. J'ai ainsi présenté un exposé sur la musique irlandaise en anglais, une colle sur "la mémoire de la Première Guerre mondiale" en histoire, sur "les idées reçues" en philo, sur "le villageois et le serpent" de La Fontaine en français, et un texte de Lysias catastrophiquement mal compris en grec.

Bilan : sans considérer le contenu de ces travaux, une énorme avancée en se qui concerne mon aisance à l'oral ! Pour le Bac, j'ai eu 12/20 à l'oral de français. Au lycée on n'avait eu aucune préparation... aujourd'hui, je trouve l'évolution flagrante. Merci les colles !

3 février 2008

Les colles

Quand vous êtes "collé" en prépa cela n'a rien à voir avec une sanction quelconque, mais cela signifie que vous passez une épreuve orale.

En hypokhâgne on en avait une par matière et par trimestre, c'est a dire environ deux par mois. Les lycées s'organisent différemment mais au concours, on a une heure de préparation pour une demi-heure d'oral, divisée -en gros- entre 15-20 minutes "d'exposé" où c'est vous qui parlez, et 10-15 minutes d'entretien où le prof vous pose des questions, vous demande d'approfondir ou de reprendre ce qui a été mal compris.

Pour les premières colles en général on est plutôt stressé, d'autant plus qu'on y est extrêmement mal, voire pas du tout préparé au lycée. Cependant au bout d'un moment ça devient banal et on se rend à une colle comme on se rendrait à un cours normal. Au fil du temps le côté "technique" de l'épreuve (parler clairement, sans bafouiller, sans fautes de français, en étant assez détendu et assez énergique à la fois...) devient secondaire car on prend l'habitude.

Les colles sont un moment privilégié avec le prof qui apprend à nous connaitre vraiment individuellement et qui attire en direct notre attention sur nos points faibles et nos points forts. C'est l'occasion de parler de ses problèmes, de poser des questions etc.

Publicité
2 février 2008

Ambiance de classe etc.

Comme vous avez pu le voir dans mon profil, j'ai "testé" deux prépas de province. Moi aussi j'avais entendu dire que l'esprit de compétition régnait etc. on entend toujours les mêmes rumeurs ("dans tel lycée les élèves arrachent les pages des bouquins pour empêcher les autres de les lire""j'en connais plein qui sont tombés en dépression" et j'en passe). Je n'ai rien connu de tout ça.

En ce qui concerne les rapports entre élèves, tout se passe très bien. En général les gens sont là pour bosser et parce que ça les intéresse, donc les cours sont plutôt vivants. Evidemment, ce sont des personnes comme les autres donc sur le lot (une classe d'hypokhâgne compte environ 40-50 élèves) vous trouverez forcément un gars qui se la pète, une ou deux lèche-bottes, et effectivement des gens qui vivent la compétition à fond. Comme dans n'importe quelle classe des groupes se forment selon les affinités mais j'ai quand même ressenti une bonne solidarité au sein de la classe. Donc d'après mon expérience, pas de compet' du tout ! Dès le début d'année ma prof "principale" nous avait même encouragés à bosser ensemble, à nous entraider... souvent on peut passer à l'oral pour présenter un texte ou autre devant la classe, et en cas de difficulté je n'ai jamais vu personne rigoler, et le prof fait alors appel à la classe pour que ça aille mieux.

Les profs sont en général plus "originaux" que les profs de lycée, il y en a toujours un ou deux qui se démarquent vraiment et en tout cas ce sont de véritables puits de connaissances. Ce que je regrette c'est que sous prectexte "qu'on est grands, majeurs etc." ils ne se gènent plus pour parler de politique, glisser des allusions pas du tout cachées, et je trouve que ce n'est pas du tout le lieu pour ce genre de chose. Ils ne nous traitent plus comme des lycéens qui ont des comptes à rendre. A la limite si on a envie de ne rien faire, tant pis pour nous, on n'a qu'à s'en aller. En revanche ils sont très ouverts si on en éprouve le besoin et ils sont là avant tout pour qu'on réussisse. J'ai cependant connu une ou deux "exeptions", c'est à dire des profs qui eux, ont vraiment l'esprit de concours et là c'est dur dur. L'avantage c'est que dans ce cas là toute la classe est unanime et souvent, les autres profs aussi !

Pendant les cours, je dirais que l'ambiance est assez détendue, des blagues fusent, aussi bien de la part des élèves que des profs. Des soirées sont souvent organisées par les élèves en hypokhâgne. Pour résumer, on vit tous la même chose, on était tous un peu le même genre de bons élèves au lycée et on est donc content, en parlant les uns avec les autres, de constater que tout le monde ressent la même chose en débarquant en prépa.

31 janvier 2008

Des questions sur la prépa ?

Pour l'instant je pense avoir décrit le principal, laissez-moi des commentaires si des questions vous trottent dans la tête, s'il y a des sujets que vous voudriez de j'aborde...

29 janvier 2008

Par coeur

Un petit message en rentrant du lycée, juste avant de bûcher sur mon thème latin, d'étudier la fameuse tirade d'Hamlet (dans le texte) et.... d'apprendre mon vocabulaire d'anglais pour demain !

Et oui, en prépa on redécouvre les joies (haem haem) de l'apprentissage par coeur (le travail de mémorisation comme dirait mon prof de grec). Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, cela comprend les déclinaisons et conjugaisons en langues anciennes, les départements français avec leurs villes principales, les fleuves etc etc mais surtout le VOCABULAIRE. Je l'estimerais à une soixantaine de mots, voire plus, par semaine et par matière, c'est à dire les langues vivantes et les langues mortes.

Le but de cet exercice est, exepté une possibilité d'avoir une note correcte à l'interro hebdomadaire, d'aller plus vite le jour du concours qui je vous le rappelle est un CONCOURS. Autrement dit, plus vous connaitrez de mots que les autres ne connaissent pas (en anglais par exemple), ou moins de temps vous perdrez à chercher dans le dico (en latin), plus efficace vous serez! Notez aussi que les oraux de latin et de grec se passent sans dico...

27 janvier 2008

Le sommeil

Aïe aïe aïe... je dirais que c'est ça le plus difficile à gérer en prépa ! Selon les périodes, on est crevé, mais on a beau dormir, on est toujours fatigué. On bosse le soir, puis à 1h du mat' on est content, soulagé, on se dit "ouf j'en peux plus je vais enfin pouvoir dormir"... sauf que là, c'est pas possible. On cogite on cogite, et plus on se dit qu'on aura pas assez d'heures de sommeil si on s'endort pas tout de suite, moins on arrive à s'endormir. Finalement, organiser son travail ça finit par se mettre en place facilement, mais la fatigue morale est bien là. Le week-end c'est donc grass' mat' ! En hypokhâgne dès que j'avais un moment dans la journée, je dormais :  j'ai littéralement redécouvert les joies de la sieste !

27 janvier 2008

Lectures

Avant de rentrer en prépa on demande souvent à nos connaissances qui y sont déjà passées ce qu'on peut faire pour se préparer avant la rentrée en hypokhâgne. Tout le monde nous dit "il faut lire". C'est bien gentil mais il faut lire quoi ? Parce que des "classiques de la littérature" il y en a un paquet ! Si notre dossier est retenu dans une des prépa qu'on avait demandées, et qu'on accepte de s'y inscrire, on reçoit pendant les grandes vacances une énooorme liste de conseils de lecture. Je connais des personnes qui ont tout fait pour en lire le maximum, de peur d'être à la ramasse si elles ne les connaissaient pas tous. Ce que je trouve plus raisonnable, c'est d'en choisir quelques uns, qu'on trouve agréables à lire de préférence.

En prépa littéraire, on étudie la littérature française, de Rabelais à Sartre pour faire vite. Personne ne vous tuera s'il vous arrive de citer Shakespeare ou Orwell ponctuellement dans une dissert si c'est vraiment pertinent, mais ce n'est pas ce qu'on attend de vous. Pour vous donner une idée, voici les livres que j'ai étudiés en hypokhâgne :

ROMAN : Les Lettres Persanes (Montesquieu), La Princesse de Clèves (Madame de la Fayette), Le Rouge et le Noir (Stendhal), Trois Contes (Flaubert), Combray (Proust), Le hussard sur le toit (Giono).

POESIE : Les Regret et Les Antiquités de Rome (du Bellay), Les Fleurs du mal (Baudelaire), Alcools (Apollinaire) et d'autres auteurs moins en détail (Hugo, Ponge, Mallarmé, Agrippa d'Aubigné...)

THEATRE : Cinna et Le Menteur (Corneille), Phèdre (Racine), L'école des femmes (Molière), En attendant Godot (Beckett), Les Bonnes (Genet).

On doit apprendre à lire "vite" et c'est parfois frustrant. Une pièce de théâtre en général ça prend peu de temps, mais L'éducation sentimentale de Flaubert ou les Illusions Perdues de Balzac, c'est une autre paire de manches...

Publicité
1 2 > >>
Publicité